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VÉGÉTALISER POUR LES HUMAINS

L’industrie de la viande a un impact très direct sur notre santé et sur celle des travailleurs du secteur. Notre appétit de viande a aussi des conséquences considérables sur les populations des pays du Sud.

L’industrie de la viande a un impact sur :

Images générées par une IA.

L’IMPACT DE LA VIANDE SUR NOTRE SANTÉ

La consommation de viande, en particulier de viande rouge et transformée, tend à augmenter le risque de cancer du côlon, de maladies cardio-vasculaires, d'obésité ou de diabète de type 2.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs officiellement classé la viande rouge parmi les cancérigènes « probables » et les viandes transformées, comme la charcuterie et les nuggets, parmi les cancérigènes  « certains » (IARC, 2018)¹.

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L’élevage est l’un des premiers responsables du développement, de la diffusion ou de la transmission de bactéries ou de virus du fait de la grande concentration d’animaux dans un même espace.

D’après la FAO, « 3/4 des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux ou des produits animaux ».  On peut penser à la grippe aviaire comme l’un des derniers exemples en date (FAO, 2007)².

 

Certains microbes sont transmissibles aux humains directement ou via l’ingestion de produits d’origine animale, comme l’e.coli par exemple. D’autres sont transmissibles aux animaux de compagnie.

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Autre problème sanitaire lié à la production de viande : l’antibiorésistance. Dans les élevages, les animaux sont soumis à de très hautes doses d’antibiotiques à titre préventif, curatif, ou même comme accélérateur de croissance. En France, en 2020, 38 %​ des antibiotiques consommés l’ont été par les animaux d'élevage, soit plus de 400 tonnes ! (Anses, 2021)³

 

Au total, cette utilisation massive d'antibiotiques favorise le développement de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques : c’est le phénomène d'antibiorésistance. En France, on estime que l’antibiorésistance est déjà la cause de 140 000 infections (M. Opatowski, Epidem. and Infect., 2019) et de 5 500 décès par an (A. Cassini, The Lancet, 2019).

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LES FINANCES PUBLIQUES 

La viande nous ruine à cause de son impact dévastateur sur les écosystèmes, sur la santé des consommateurs ou encore du fait des maladies professionnelles liées aux métiers de l’élevage et de l’abattage. Une étude d'envergure mondiale — menée dans la revue Nature Food — précise que les coûts liés aux externalités négatives de l’élevage sur la santé et la planète seraient estimés à 7 300 milliards de dollars, soit l'équivalent de 8 % du PIB mondial, plus que le PIB de la France et du Japon combinés ! (E. Lucas, Nat. Food, 2023) 

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En moyenne, un éleveur de vaches laitières reçoit 36 000 € d’aides par an

(Cour des comptes, 2022)

L’activité de l’élevage nous ruine également... La Cour des comptes elle-même interroge ces 4,3 milliards d'euros d’aides publiques par an octroyées au seul élevage bovin français. Elle déclare ainsi que « Sans les aides, le ministère chargé de l’agriculture estime que 90 % des exploitations allaitantes et 40 % des exploitations laitières seraient dans ce cas [de résultat avant impôt négatif] »

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En outre, la France est le premier bénéficiaire de la Politique agricole commune (PAC). À ces aides directes de l’État ou de l’Union européenne s'ajoutent les incitations à la consommation de viande ! Cette dernière est largement encouragée par des publicités financées par la puissance publique. 

Au niveau européen, 252 millions d’euros de fonds publics ont été dépensés, entre 2016 et 2020, pour financer jusqu’à 80 % les publicités des plus grands acteurs des filières viande et lait (Greenpeace, 2021).

125 000 emplois

pourraient être créés si l'humanité divisait par deux sa consommation de viande ! (Solagro, 2016)

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LA VIE DES TRAVAILLEURS

Le métier d’éleveur est très difficile. Il exige une présence quotidienne et de nombreux sacrifices. Aujourd’hui, les exploitations sont de plus en plus grandes et le personnel de moins en moins nombreux. L’éleveur a souvent sous sa responsabilité des centaines voire des milliers d’animaux. Dans les élevages intensifs, notamment de poissons ou de « volailles », l’exploitant ne peut pas surveiller et soigner individuellement chaque individu. À ce travail de plus en plus déshumanisé, s'ajoutent des revenus extrêmement faibles. En France, près de 20 % des agriculteurs n’ont pas pu se verser un revenu en 2017 (INSEE, 2017)¹⁰. En 2019, l'endettement moyen d'un élevage de cochons s'élève à 437 400 € ! (Agreste, 2020)¹¹

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Le taux de suicide

Il est 2 à 3 fois plus élevé chez les agriculteurs que pour les autres professions (CCMSA, 2016)¹².

Si le métier d’éleveur peut demeurer un métier de passion, cela n'est pas le cas pour les 50 000 employés des abattoirs français. Ces professionnels sont souvent précaires. Intérimaires, étrangers, ils sont formés sur le tas, sans aucun diplôme. Le nombre d'accidents du travail est 4 fois supérieur à la moyenne nationale et 9 employés sur 10 souffrent de troubles musculo-squelettiques (Stivab, 2005)¹³. Le travail est physique et la plupart des gestes s’effectuent à la chaîne.

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Une étude menée par le ministère du Travail, sur les conditions de travail dans les abattoirs bretons, indique que les maladies professionnelles dont souffrent les ouvriers d'abattoirs de volailles sont 10 fois plus graves que dans le régime agricole « classique » et 10 fois plus nombreuses (Stivab, 2005)¹⁴.

 

Plusieurs témoignages rendent compte de la difficulté physique de ce métier mais aussi de la souffrance psychique. Car tuer des animaux à la chaîne n’a rien d'anodin... Dans un abattoir industriel français, on peut tuer jusqu’à 840 cochons par heure (Anact, 2018)¹⁵. Le journaliste Geoffrey Le Guilcher, qui s’est infiltré dans un abattoir breton en 2017, indique que la cadence de mise à mort y était d'une vache toutes les minutes.

employé abattoir de bovins
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Voulons-nous continuer à cautionner ce système en achetant de la viande et du lait français au vu de toute la souffrance que cette production engendre chez les travailleurs ?

LES POPULATIONS LES PLUS FRAGILES

Dans le monde, entre 691 millions et 783 millions de personnes ont souffert de la faim en 2022 (FAO, 2023)¹⁶. C’est plus que toute la population du Luxembourg ! Il y a de multiples causes liées aux famines et au gaspillage de nourriture mais il est rare d’entendre parler de production de viande quand on parle de gaspillage alimentaire, alors même que l'élevage est aussi grandement responsable de cette gabegie.

Dans le monde, 3/4 des terres agricoles sont consacrées à l'élevage ou à la production d'aliments pour les animaux d’élevage, alors qu’elles pourraient, en grande partie, être consacrées à produire des céréales ou des légumineuses pour les humains (Poore et Nemecek, Science, 2018)¹⁷.

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En Argentine par exemple, 8 % des enfants sont dénutris de manière chronique alors que le pays est le 3ᴱ producteur mondial de soja. Ce soja n’est pas destiné à nourrir les enfants argentins mais à être exporté pour nourrir les cochons et les poissons d'élevages chinois... (Amnesty, 2017)¹⁹

Produire 1 kg de poulet nécessite 5 kg de protéines végétales consommables par les humains ! 

(Mottet, Glob. Food Sec., 2017)¹⁸

En plus du gaspillage énorme de ressources végétales ; dans l'industrie de la viande, beaucoup d'animaux sont « gaspillés ». En effet, d’après une étude de décembre 2023, 18 milliards d'animaux d'élevage meurent en élevage ou sont tués sans même être consommés ! 79 % d'entre eux sont des poulets (Klaura, Prod. and Consum., 2023)²⁰.

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L’ÉLEVAGE GARANTIT-IL NOTRE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ?

C’est le son de cloche que l’on entend régulièrement de la part des défenseurs de l’élevage (intensif) français. Contrairement aux idées reçues, l’élevage ne garantit absolument pas notre souveraineté alimentaire ! La France est complètement dépendante des autres pays pour nourrir les animaux d’élevage.

La France ne produit que 3 % des tourteaux de soja destinés aux animaux et importe tout le reste (FOP, 2014)²¹.

La France a beau avoir la production agricole la plus élevée en Europe en valeur, elle reste le 8ᴱ pays importateur mondial de soja brésilien responsable de la déforestation. Pourtant, il existe une stratégie simple, éthique et efficace pour atteindre notre souveraineté alimentaire : végétaliser nos modes de production !

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Sources

[1] IARC (International Agency for Research on Cancer), Red Meat and Processed Meat, 114 (2018). 

[2] FAO, Industrial livestock production and global health risks, J. Otte, D. Roland-Holst, D. Pfeiffer, et al., Rome (2007). 

 

[3] Anses, Rapport annuel de suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2020. Anses-ANMV, 89 p. (2021). 

[4] M. Opatowski, P. Tuppin, K. Cosker et al.,  Hospitalisations with infections related to antimicrobial-resistant bacteria from the French nationwide hospital discharge database, 2016, Epidemiology and Infection, 147 (2019). 

[5] A. Cassini, L. D. Högberg, D. Plachouras et al., Attributable deaths and disability-adjusted life-years caused by infections with antibiotic-resistant bacteria in the EU and the European Economic Area in 2015: a population-level modelling analysis, The Lancet, 19, 1, 56-66 (2019). 

[6] Elysia Lucas, Miao Guo & Gonzalo Guillén-Gosálbez, Low-carbon diets can reduce global ecological and health costs, Nature Food, 4, 394–406 (2023). 

[7] Cour des comptes, Les soutiens publics aux éleveurs bovins, S2023-0733 (2022). 

[8] C. Couturier, M. Charru, S. Doublet et al., Solagro, Les scénarios Afterres2050, version 2016 (2016). 

 

[9] Sini Eräjää, Greenpeace, Marketing Meat, How EU promotional funds favor meat and dairy (2021). 

[10] L. Salambier, Insee, Les revenus d’activité des non-salariés en 2017, 1781 (2017). 

[11] Agreste, Les résultats économiques des exploitations agricoles en 2019, Données du Réseau d’Information Comptable Agricole, chapitre 1, p. 18 (2020). 

[12] CCMSA, Plan national MSA de prévention du suicide (2016). 

[13] Stivab, Rapport Stivab Sur Les Conditions de Travail Dans Les Abattoirs Bretons; Échec et réussite de la fidélisation des salariés aux postes de la filière viande bretonne : interroger le travail et la santé pour agir (2005). 

[14] Stivab, Rapport Stivab Sur Les Conditions de Travail Dans Les Abattoirs Bretons; Échec et réussite de la fidélisation des salariés aux postes de la filière viande bretonne : interroger le travail et la santé pour agir (2005). 

[15] Anact, L’amélioration des conditions de travail aux postes de bouverie et de tuerie en abattoirs de boucherie (2018). 

[16] FAO, L’état de la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde en 2023 (2023). 

[17] J. Poore et T. Nemecek, Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers, Science, 360, 987-992 (2018). 

[18] A. Mottet, C. de Haan, A. Falcucci et al., Livestock: On our plates or eating at our table? A new analysis of the feed/food debate, Global Food Security, 14, 1-8 (2017). 

[19] Amnesty International, Un commerce qui affame, magazine n° 88 (2017). 

[20] G. Breeman et L. Scherer, Animal lives embodied in food loss and waste, Sustainable Production and Consumption, 43, 308-318 (2023). 

[21] FOP (Fédération française des producteurs d'oléagineux et protéagineux), La filière soja en France (2014). 

1 - IARC Red Meat
2 - FAO
3 - ANSES
4 - Opatowski Epidemiology
5 - Cassini The Lancet
6 - Lucas Nature Food
7 - Cour des comptes
8 - Solagro
9 - Greenpeace
10 - INSEE
11 - Agreste
12 - CCMSA
13 - STIVAB
14 - STIVAB
15 - ANACT
16 - FAO
17 - Poore Science
18 - Mottet Global Food
19 - Amnesty
20 - Klaura Sustainable
21 - FOP

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